Lyon avant Milan...

Football Ligue 1

On a connu l'OL plus concerné et plus conquérant que lors de son déplacement à Troyes, samedi. Mais en s'imposant dans l'Aube dans un contexte particulier, Lyon a encore réussi son coup, se rapprochant de son cinquième titre national, tout en préparant au mieux le déplacement à Milan.

Entre deux matches décisifs pour la postérité face au Milan AC, difficile de gérer un déplacement à Troyes. Inévitablement, les Gones avaient encore un coin de leur tête à Gerland, quatre jours après le nul vierge contre les Rossoneri, et un autre déjà à San Siro, où ils auront rendez-vous mardi avec leur destin. Dans ces conditions, le retour aux affaires hexagonales ne motivait pas forcément tout le monde outre mesure. Mais le meilleur moyen de bien préparer Milan, était de ne pas négliger Troyes. D'où la satisfaction lyonnaise après la victoire dans l'Aube, obtenue sur un but de Tiago.

"C'est une victoire importante, très importante. J'avais prévenu mes joueurs sur l'importance de ce match", explique ainsi Gérard Houllier. Comme souvent laborieux en début de rencontre, les Rhodaniens ont longtemps souffert face à l'ESTAC. "Quand on enchaîne après des matches intenses de Ligue des champions, on a souvent des entames difficiles le match suivant", note Florent Malouda. "On a eu un début de match difficile. Il a fallu faire le pompier de service", confirme Grégory Coupet, encore impeccable.

Week-end de transition

Sans livrer le meilleur match de sa saison, très loin s'en faut, l'OL a pris trois points qui le rapprochent un peu plus de leur cinquième titre consécutif. Voilà Bordeaux relégué à 12 points avant un déplacement très délicat au Parc des Princes. Même en cas de succès girondin en terre parisienne, il y aura toujours 12 longueurs d'écart entre les deux équipes, et seulement le double encore en jeu. Qui sait si l'histoire ne retiendra pas que c'est lors de ce week-end de transition, perdu au milieu de la légende, que Lyon a pris une option définitive sur son cinquième sacre.

La proximité du rendez-vous milanais éloigne sans doute un peu l'OL des affaires intérieures. Dans quelques semaines, Lyon deviendra pourtant le premier club à aligner cinq couronnes consécutives. Mais c'est sur le terrain européen que les hommes du président Aulas rêvent d'écrire leur histoire en ce moment. Gérard Houillier, lui, ne se départir pas de sa logique mathématique. " Encore trois victoires pour assurer le titre", martèle-t-il. "Peut-être un de moins si Bordeaux perd à Paris", corrige avec le sourire Sidney Govou.

Finalement, Lyon, avec une équipe assez éloignée de son 11 type, a géré en champion son déplacement. "Ce que je retiens ce soir, c'est la victoire et les trois points, poursuit l'ancien entraineur de Liverpool. On a été solides et c'est bien là l'essentiel. Le match s'est déroulé dans des conditions difficiles. Je félicite donc les joueurs pour leur partie. J'ai aligné une défense new-look qui a réussi à ne pas encaisser de but. Je suis content car l'équipe a montré qu'elle avait du caractère ."

"Personne ne veut se blesser"

Compte tenu du contexte, si particulier, il ne fallait pas en demander davantage au champion de France samedi. "J'ai fait tourner beaucoup de monde, je crois que Milan a fait la même chose à Lecce, confie Houllier. Il y a trois éléments qui ont fait que cela n'était pas facile: le terrain, certains n'avaient pas joué ensemble depuis longtemps et, bien sûr, le fait que ce match était calé entre deux matches très importants, où qu'on le veuille ou non, personne ne veut se blesser". Les poches pleines de points et l'infirmerie vide, l'OL s'en est donc plutôt bien sorti.

Après tout, dans le même temps, dans le même temps, le Milan AC est tombé à Lecce. Sans qu'il faille en tirer une conclusion hâtive, évidemment. C'est toutefois la preuve que ce genre de match n'est simple à gérer pour personne. "C'était un match piège, remarque Jean-Michel Aulas sur le site du club. J'en veux pour preuve qu'aucune équipe des cinq premières places au classement n'a gagné ici. J'avais un peu peur de ce match car il me rappelait notre dernière défaite à l'extérieur à Caen, sur un terrain quasi-impraticable contre une équipe qui luttait également contre la relégation."